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Destination HoEdic !

Tout d'abord, quelques photos superbes proposées par Xavier. Elles montrent les immenses plaisirs procurés par le DC20 et son petit tirant d'eau ! Mouillés à Locmariaquer les deux bateaux ont les îles pour terrain de jeux. C'est à vous faire palir d'envie ! cliquez vite sur la vignette photo !
Pour continuer, les photos proposées à l'appui de cet article, vous ferons partager les plaisirs de notre virée cet été sur l'île d'Hoëdic située à côté de Belle Ile en mer en Bretagne sud. J'y ai placé quelques vues qui vous permettront de découvrir le DC20 en situation : cockpit, intérieur, voilure... etc ! Bonne balade vers Hoëdic ....!

L' heure de la marée n' était pas favorable pour une sortie du Golfe le samedi matin. Aussi avons nous décidé de partir dès le vendredi soir pour Port Navalo afin d'être à pied d'oeuvre pour la traversée vers les Îles de bonne heure le samedi.Le "chargement" du bateau se fait aisément tant le DC20 est bien conçu pour un court séjour à deux. Il dispose de rangements intérieurs plus que convenables et ses 4 coffres accessibles du cockpit sont particulièrement grands ... ce qui permet de tout caser. La mise sous voiles est rapide et très vite nous prenons la route sous un beau soleil vers 19h30. Le vent du nord qui nous pousse gentillement grand largue, nous fait réciter les îles du golfe sur notre passage : Boued et sa tour de guet, Lerne, Arz, Bouedic, les Logoden. En passant devant Arradon, un muscadet met sous voiles et prend la même route que nous. Le passage dans les courants de la pointe d' Arradon se fait "au petit poil" et nous le distançons. C' est ensuite Creïzic, le passage du courant de Berder puis Er Lannic où un énorme cata avec qui nous naviguons bord à bord, provoque quelques émotions à Manou. Enfin, nous arrivons à Port Navalo, où j' avais prévu de prendre un mouillage en contournant le Faucheur. La prise de bouée se fait tranquillement sans effrayer les bars "énormes" qui attendent la marée montante et remontent déjà dans les contre courants. Un pêcheur est à l' affût mais il ne prendra rien de la soirée. Le nichoir proposé aux sternes à la bouée la plus proche du bateau, est occupé par un couple qui fonce sur tous les goélands qui traînent dans les parages. Dès que la femelle s'envole, j'observe aux jumelles les trois oeufs posés dans une simple boucle de gros cordage. J' espère que la nichée ira à son terme car ces oiseaux deviennent rares. Leur dispartition me toucherait beaucoup tant leurs plongeons et leurs vols gracieux rythment nos étés sur l'eau. Je crois savoir qu' il s' agit en outre, de l' espèce qui a le vol de migration le plus long. Elle rallie régulièrement les régions arctiques puis retourne en antarctique.Nous pique-niquons dans le cockpit pour admirer le coucher de soleil. Je monte sur la cabine pour prolonger le spectacle. Les couleurs gris métal envahissent le plan d' eau. Deux éclairs de lumière, l' un vert l' autre blanc s' allument à la tombée de la nuit pour marquer l' entrée de Locmariaquer. Nous restons silencieux à écouter .. la nuit et la mer. L' heure du coucher arrive enfin. Je prépare les confortables couchettes du DC20. D'une largeur plus que suffisante :110 cm chacune .... elles sont séparées par le puits de dérive .... il y a des limites au confort !!. Les couchettes du DC20 sont bien faites sur Plijadur, elles se rabattent sur le puits de dérive, les coussins reliés par une languette en cuir ne glissent pas et forment un excellent matelas.La nuit est très agréable. Le soleil est déjà assez haut lorsque nous nous réveillons. Je sors le réchaud directement branché sur la bouteille de gaz et met le café à chauffer. Le petit déjeuner est pris dans la cabine après avoir replié le lit et rangé les sacs de couchage. Je fais plonger la dérive pour dégager complètement la table. Après cette reprise en douceur, nous ne tardons pas à hisser la GV. Départ grand voile seule, le bateau glisse vers les courants. Manou hisse du cockpit le génois lorsque nous arrivons dans la "mousse" pour assurer la vitesse et la stabilité du bateau. Cap au 180° direction Houat. La sortie du golfe se passe sans souci et nous sommes évacués comme un vulgaire bouchon par la marrée descendante. Dès Méaban les courants contraires nous attendent. Vent plein travers, les vagues sont formées ... pas hyper hautes 1 à 2 mètres mais au final assez cassantes. Le DC20 est beaucoup moins arrêté par la vague que le 590 mais il faut bien reconnaître que le traversée n'est pas confortable avec un vent forcissant. Pour un week-end annoncé comme très beau avec un petit vent sympa, ce n'est pas tout à fait cela et manou fronce du nez .... au rappel.Comme à chaque navigation, je ne peux m' empêcher de faire la course avec les gros et comme d'hab ... rares sont ceux qui me passent (ils ne savent pas que je fais la course !). A l'approche de Houat, nous nous éloignons des filières à moules pour nous rapprocher de la plage des grands sables. Cette superbe plage convexe est exposée au vent d' Est. Le mouillage devrait donc se faire sur la côte sauvage de l' île pour être protégé. Mais les mots "côte sauvage" ne plaîsent pas du tout à manou. Nous décidons au final d' aller sur Hoëdic pour rejoindre une superbe petite crique que je connais bien.L'arrivée se fait à pleine marée basse. Je m'approche donc très près de la côte et je mouille toute ma chaine + une longueur suffisante de bout. Une petite dizaine de bateaux sont ancrés plus au large dans la crique. Le déjeuner est pris à bord, puis nous gonflons notre annexe qui n'est autre qu'un jouet de plage. L'arrivée à terre dans la vague nous montre qu'il faut vraiment investir dans une petite annexe!!. J'ai hésité à le faire jusqu'à présent car je trouve les annexes particulièrement encombrantes pour l'usage que l'on en fait ... un jour ou l'autre il me faudra évoluer !Le tour de l'île proposé par Anne, sous un gros cagnard, ne me plait qu'à moitié et je cherche l'ombre dès que je peux. Nous sommes à coup sûr dans un jour de canicule !. A terre, par endroit les pointes des mats hérissent la dune. Les criques au nord de l'île sont magnifiques. L'eau de couleur vert - bleu est très claire et laisse admirer les fonds sableux entrecoupés de roches à laminaires. L'ancien garage de la SNSM est maintenant transformé en résidence secondaire. On trouve plus mal comme situation !!. Nous arrivons enfin à la capitainerie. J'ai encore le souvenir de nos dernières vacances sur l'île où dès l'ouverture, je devais passer la raclette dans le local des douches pour nettoyer le sol inondé et couvert de sable. La propreté n'était pas le fort des deux jeunes chargés d'encaissé le prix de la douche !!. Je suis à nouveau assez déçu par cet aspect des choses .. car les WC publics du port sont toujours aussi catastrophiques. Ce manque de propreté est assez ahurissant pour une île qui reçoit autant de monde ... et devrait soigner l'image d'une île préservée! Nous finissons par trouver des WC très propres juste à côté de la mairie. Les élus ont visiblement pris conscience de cette triste réalité. Merci à eux mais il faut continuer le combat !Nous allons prendre ensuite un café à la Trinquette, bistrot mythique, lieu de rassemblement des iliens et des voileux. Après cette pause appréciée nous continuons notre tour.La visite rapide du fort militaire d' époque Napoléon III, nous permet d'admirer un magnifique point de vue à partir du bastion sud -est.Le passage près de l'ancien port qui découvre entièrement à marée basse, nous montre que tous les bateaux ne sont pas égaux face au tangage. Comparé aux autres bateaux, Le mouvement du mât d'un bateau en alluminium de 11 - 12 m signale sa très forte aptitude à secouer ses occupants. Plus loin, les traces d'Erika sont encore présentes par endroit. Revenu à notre crique, je décide de rejoindre le bateau pour une sieste réparatrice et échapper un temps au soleil. Manou choisit de rester sur la plage mais elle ne résiste pas longtemps. Elle doit plonger dans l'eau très fraîche de l'île pour abaisser sa température de corps. Après la sieste, je suis amené à en faire de même car le soleil cogne toujours très dur !La soirée est super cool au mouillage. Le dîner à bord se fait dans un cadre magnifique. A proximité du mouillage, un couple mouille un petit filet à partir d'une annexe pneumatique. Le coucher de soleil est vraiment superbe et se prolonge très longtemps. Nous sommes en juin. La nuit est calme. Le dimanche matin, je note 30 bateaux au lieu des 10 décomptés à notre arrivée. Visiblement la crique plaît. Heureusement le faible tirant d'eau du DC20, nous éloigne du gros de la troupe, ..... tranquille Emile !!.Le vent se fait attendre, pétole complète. J'en profite pour nettoyer le cockpit à grands coups de seau d'eau. Les risées arrivent, je les vois assez loin en direction de Belle île. Nous sommes prêts à partir. Dès que le vent est là, les voiles sont hissées et nous sortons les premiers de la crique au raz des cailloux ... direction Houat dans un premier temps puis Port Navavo, dès les dangers parés. Manou sort le sac de pêche pour mettre la ligne de traîne dans l'eau.Elle me fait remarquer une brume bizarre venant de Belle île. Très vite Hoëdic où nous étions tout à l'heure devient invisible puis c'est au tour de Houat, enfin le bateau qui nous suit à 150m disparaît à son tour. Bientôt nous avons à peine 50 m de visibilité. Manou sort la corne de brume et nous restons attentifs. Plusieurs bateaux croisent notre route devant nous. Je me méfie d'un bateau qui viendrait droit devant nous. Heureusement, car apparaît dans la brume un bateau marchant vite en route de collision frontale. Le visage de la femme dans le cockpit me montre qu'elle ne sait que faire sinon appeler son mari qui est dans la cabine. Je modifie mon cap. Le mari sort enfin, mais les deux bateaux se croisent déjà. Si je n'avais pas été attentif, c'était l'accident !Toute la traversée de la baie se fait dans une brume très épaisse et froide. Nous venons buter enfin, après deux heures de navigation dans le coton, sur une côte que nous découvrons vraiment au dernier moment. Mais où sommes nous ?. Les repères sont faussés. Nous ne reconnaissons pas cette plage pentue ! Nous croyons deviner le Grand Mont mais ce n'est peut être pas cela. Avec la ligne de traine ,j'ai dû ralentir régulièrement pour rester à la bonne vitesse de pêche. Ces changements d'allure, grand voile débordée, ont fini par me faire perdre .. le nord !! et je ne sais plus bien où je suis. Etant parti au près serré sur la route directe de Port Navalo, je suppose que je suis trop au sud. Je décide donc de remonter et opte pour une route longeant le plus possible la côte en tirant des bords ... vent de bout. Les vagues s'atténuent enfin. Je me crois sous Méaban car je suppose que l' île doit casser les vagues.... !. A quelques mètres de nous, une tour apparaît dans la brume: "Kerpenhir". Nous sommes arrivés pile poil à l'entrée du Golfe et nous ne le savions pas. Nous rentrons dans le golfe et phénomène extraordinaire, la brume s'arrête comme coupée au couteau!. Le ciel bleu et le soleil inondent le bateau. Ouff, nous sommes enfin sortis de cette purée froide que nous avons subie pendant plus de deux heures. Dans le golfe, les plages ont été prises d'assaut. Nous remontons entièrement le golfe pour retrouver notre mouillage vers les 15h. La persévérance de Manou est enfin récompensée puisque, près d'Illur, elle prend deux maquereaux portion qui finiront sur le barbecue. Le bain dans les eaux chaudes du Golfe est très apprécié et termine superbement un week end magnifique ... riche en émotions et en images que je vous propose de partager maintenant.

Photos

Alain