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« DC20: Chavirage en Régate
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Chavirer avec son bateau c'est heureusement exceptionnel
en DC20 ou 590 ....!!!, En général, le propriétaire
a qui cette mésaventure arrive, ne claironne pas sur les
toits son avatar. Pourtant j' ai choisi de décrire cette
expérience malheureuse et peu banale car, à l' évidence
, elle peut et doit être utile à toute la communauté
des voileux !
( cliquez sur la rubrique voulue)
ou lisez l' article ci-dessous dans sa totalité.
Sommaire de l' article:
Les
leçons à tirer de cette histoire sont nombreuses !
Une régate
qui devait être prudente !
Le retournement : Les premiers
secours !
Des essais de redressements infructueux
!
La dernière tentative de
redressement est la bonne !
Les assurances !!
Une régate qui
devait être prudente !
Il s' agissait de la troisième sortie seulement
sur mon nouveau et superbe bateau, le DC20. Nous avions programmé
une régate amicale dans le Golfe du Morbihan pour parfaire
les réglages et les modifications à apporter cet hiver
au bateau. Notre équipage n' était pas au top car
nous n' étions sortis qu 'une seule fois ensemble par très
beau temps. Le jour de la régate, le temps était au
début très maniable avec un vent de force 3, quelques
claques à 4 et une mer peu agitée.
Un départ prudent et un bord de près
consacré aux réglages !
Le départ de la régate est prudent.
Nous partons à la truie d' Arradon après les autres
concurrents. Le premier bord de près est assez calamiteux.
Les drisses très souples nous obligent à étarquer
à nouveau le guindant de GV et celui du génois ...
cela nous permet de gagner en cap. Le point de tire du génois
est légèrement avancé. La bordure de GV trop
molle est reprise un peu ainsi que celle du génois. Enfin,
le safran est plongé à la main, la manoeuvre pour
le descendre étant inefficace.
Pendant ce temps consacré aux réglages,
les autres bateaux ne nous attendent pas !!. A la bouée de
Berder, la régate est déjà loin devant.
Entre Berder et la pointe sud de l' île aux
moines, notre connaissance des contre - courants, nous permet de
revenir sur un Kelt 620 en plein jus et un peu plus tard sur un
maraudeur. Un gros bateau parti après nous essaie en vain
de nous passer. Au Logeo, l' allure au largue n' incite pas à
hisser le spi que je sais trop creux pour cette allure ce d'autant
plus qu'un bateau sous spi loin devant nous montre une figure peu
académique. Le vent est en train de monter, c'est sûr.
Le bateau marche très bien sous génois et nous avons
la nette impression de gagner progressivement sur les autres concurrents.
Le moral des troupes remonte à bord.
Un bord sous spi vent arrière superbe !
Au passage de île Stibiden, Pascal passe à
la barre. Je prépare le spi sur la plage avant. Jean Charles
le hisse à la volée, du cockpit. La traversée
pour rejoindre la bouée de la Roche Colas se fait à
allure expresse. Au lieu d' adopter le plein vent arrière sur
la route la plus directe, nous constatons rapidement que le bateau
marche du tonnerre de dieu en barrant avec un angle 30 ° par rapport
au lit du vent. Un empannage sans problème au sud - ouest de
la Roche Colas, nous permet de reprendre la direction de cette bouée
en respectant l' angle de 30°. Au passage de la Roche Colas nous
avons repris les 400 mètres qui nous séparent de la
queue de la régate. Dans le goulet entre l' île d' Arz
et l' île aux Moines, nous commençons à remontre
la flotte et passons au vent de quatre bateaux dont un muscadet, le
DC 20 au portant marche fort par vent soutenu. Au passage de la bouée
d' Holavre, il nous faut empanner. Nous ne cherchons pas à
conserver notre avantage à la bouée en virant court.
Nous décidons la prudence en allongeant un peu la distance
à parcourir vent arrière pour assurer l' empannage.
De fait, l' empannage se passe sans problème ....!.
Le
retournement :
le départ au lof meurtrier !
Dès mon retour au cockpit, Pascal à
la barre quitte le vent arrière pour se placer sur la route
directe de l' île Logoden. Presque aussitôt, il annonce
qu' il ne tient plus le bateau. Le bateau gîte déjà
fortement. Le départ au lof est déclenché sous
spi. La gîte s' accentue encore tirée par le spi trop
creux et gréé bizarrement en tête de mât
par Yves, l'ancien propriétaire ( avec le recul ... quelle
connerie...!). Il lâche complètement l' écoute
de GV. Il y a quelque chose d' anormal dans cette gîte, elle
est maintenant beaucoup trop forte et le bateau ne donne aucun signe
de retour dans ses lignes !! .... Pourquoi le spi ne se dégonfle
pas ?. L' écoute resté au taquet après l' empannage
n' a tout simplement pas été libérée.
Je fonce sur cette écoute de malheur mais dans l' eau je
ne parviens pas à la trouver sur le taquet près du
winch....elle était en fait sur le second taquet.
Ce laps de temps a été très rapide ...quelques
secondes seulement.
La mer entre rapidement par le côté
de la descente de cabine !
Le bateau complètement couché, le
mât dans l' eau, le spi se remplit d' eau et la mer entre
très rapidement dans la cabine par le côté de
la descente. Le bateau s' enfonce en un clin d'oeil. Je demande
à l 'équipage de se mettre à l' eau pour éviter
d' accentuer la gîte et surtout pour s' éloigner du
bateau dont je pressens le retournement maintenant quasi inéluctable.
!. De fait le bateau se retourne au 3/4.
En quelques secondes, nous passons du stade de régatiers
à celui de naufragés !. Il est midi et quart, l'heure
de l'appéro ! .... On le boira bien plus tard..!
Les premiers secours
!
Nous escaladons la coque retournée du bateau
pour attendre un peu la suite des événements. Jean
Charles est évacué rapidement par des amis régatiers
qui sont venus à notre secours ( merci à eux !! ).
Je ne souhaite pas quitter mon bateau. Pascal m' accompagne dans
cette décision. Il faut savoir que le le temps reste maniable
et le risque limité, nous sommes au coeur du golfe. Un navire
de passagers se détourne et nous demande si nous voulons
qu' il appelle les secours. Ma réponse étant affirmative,
il alerte les CROSS d' Etel ( merci à lui et à eux
), puis il repart pour son tour du Golfe en s' étant assuré
que nous ne risquons rien. Un régatier propriétaire
du kelt 20 veut essayer de remettre le bateau à flot. Il
me passe un bout que je fixe autour du pied de mât. Il faut
savoir que dans cette situation le pied de mât est à
près d' un mètre cinquante sous l' eau. Début
octobre, l' eau n' est pas particulièrement froide mais quand
même .... et le plongeon sans combinaison un peu frisquet.
Avec son moteur hors bord de faible puissance pour
la masse à soulever, il nous tire un peu mais sans jamais
commencer à soulever le moins du monde le bateau. Pendant
ce temps, les effets contenus dans le bateau à l' envers
commencent à se ...barrer....vers le fond ou entre deux eaux.
Les affaires qui flottent franchement sont en général
repêchées mais il ne s' agit pas forcément des
plus onéreuses.!
La vedette de la SNSM arrive rapidement 20' environ
après notre chavirage. Les hommes sont sauvés c' est
de loin le plus important. Tout l' équipage
de Plijadur est monté sur la vedette. Le froid me faisait
grelotter.
Merci aux amis de la SNSM pour la rapidité
de leur intervention et le prêt d'une veste de quart. Merci
aussi à la chaîne de solidarité qui s' est mise
en oeuvre : les régatiers "amis de Conleau", les
pompiers et tous les amis qui sur l' eau ou à terre suivaient
à distance les événements.
Des essais de redressements
infructueux !
La très puissante vedette de la SNSM essaie
très vite de retourner le bateau. La
vedette tire une première fois sur le bateau. Le mât
vient à peine à l' horizontal et le bateau se met
à fuir comme un poisson accroché à la ligne.
Positionné sur le seul mât, le point de tire n' était
pas équilibré. Cet essai de redressement a permis
à l'air emprisonné dans la cabine de s'évacuer
complètement, de fait le bateau est maintenant complètement
à l'envers. Seul le saumon de quille de 10 cm dépasse
légèrement ce qui fera dire à quelques observateurs
que le chavirage avait pour cause une perte de quille !!
Un plongeur - sans ceinture de plomb - est parti
passer un deuxième bout. En plus du point de tire sur le
pied de mât, il passe le bout au winch car il ne peut plonger.
L' exercice de traction recommence. Le voilier, la coque remplie
d' eau et les voiles gréées est très ..très
..très lourd. Le winch saute comme un bouchon de champagne
dès que la vedette met la puissance. Le bateau fuit à
nouveau. Cette défense du bateau me fait assez mal car je
sens bien qu'il ne pourra pas se relever avec son paquet de voiles
sous l' eau.
Manou, mon épouse, conduite par les amis
de Conleau vient voir comment cela se passe et nous passe les vêtements
chauds que nous avons demandés. Ses yeux en disent long sur
la tension qui l' habite !. ( c' est beau l' amour !).
Les pompiers - des plongeurs - arrivent. Le bateau
du port d' Arradon vient nous chercher. Jean charles et Pascal sont
évacués mais je ne veut pas quitter la vedette de
la SNSM pour pouvoir suivre de près les interventions. Le
courant est fort à cet endroit; Un nouvel essai est tenté.
Il n'est pas concluant. Le bateau se rapproche de la truie d' Arradon
et des roches ... le patron de la SNSM décide alors de le
tracter dans un endroit plus calme. Je sais cette décision
lourde de conséquence car la profondeur ne sera plus suffisante.
De fait le mât de plus de 8 m touche déjà et
la vedette tire péniblement Plijadur à contre courant.
La manette des gaz enfoncée un peu et ...la vitesse s' accentue
d' un coup nettement ... le mât vient de céder.!.
Le bateau est remorqué dans une zone plus
calme et amarré à une bouée de mouillage au
nord ouest des Logoden.. Pendant ce remorquage, l' équipage
de la SNSM m'a très gentillement convié à leur
repas ( casse croûte ..). Le moment de l' étale
de marée est arrivé et les pompiers peuvent enfin
travailler avec moins d' efforts à libérer le bateau
de ses voiles. Sous l' eau la visibilité n' est pas bonne
et les pièges sont nombreux avec tous ces bouts qui traînent.
Un des pompiers s' est accroché dans le dos ....heureusement
qu 'ils plongent à deux ! Petit à petit, les voiles
remontent à bord et enfin les pompiers peuvent ôter
les ridoirs des haubans et de l' étai. Reste maintenant à
libérer le mât de son pied complètement tordu.
L' axe céde ..... et les pompiers récupére
ce qui reste du mât.
Je réclame mon sac "étanche"
bleu grand ouvert dans lequel se trouve mes papiers que, pour une
fois - bien entendu - j' avais décidé d'emporter pour
leur faire faire un petit tour en bateau....!. Ma demande est satisfaite
mais ma veste n' est plus dans le sac ni dans le bateau ...!
Pour le dernier essai de redressement, je demande
aux pompiers de soigner l' amarrage du bateau. Les pompiers ont
épuisé leur réserve d' air et l' équipage
très expérimenté de la SNSM commençe
à être pessimiste " si cela ne marche pas !! il
faudra faire venir les grands moyens avec une grue sur une barge...
vous voyez le tableau !!. Il est 18 h le dimanche et cela commençe
franchement à devenir long. ...la nuit tombe vite début
octobre.
La dernière tentative
de redressement est la bonne !
Les bouts sont passés de la manière
suivante :
- en pied de mât
- au taquet arrière le plus proche de la
vedette (le bateau est à l'envers), le bout passant sous
le bateau retourné pour revenir sur la coque. Au début
de la traction, c' est le taquet qui encaisse les efforts mais
très vite c' est le flanc du bateau qui prend le relais
pour supporter les efforts les plus intenses
- Les deux bouts sont noués par le pompier
a peu près au centre de gravité du bateau afin qu'
il ne puisse plus fuir. Je n' hésite pas à demander
aux pompiers de réajuster les longueurs de bouts pour parfaire
les prises.
Le dernier essai est le bon. Le bateau délesté
de son mât et de ses voiles, ne fuit pas la traction de la
vedette et il se retourne progressivement mais .....à un
moment son mouvement de retournement s' aaccélère.
Emporté par sa carène liquide, il est a deux doigts
de poursuivre sa route et de se retrouver à nouveau à
l' envers.
La moto - pompe actionnée par la SNSM vide
rapidement le bateau, le bateau est sauvé, (l' équipage
l' étant depuis longtemps). L'appéritif offert par
la SNSM à port Blanc à 19h est, vous pouvez vous en
douter, particulièrement apprécié. Cela fait
près de 5h que le chavirage a eu lieu.
Le lendemain, remorquage du bateau au chantier CAUDARD !
Le lendemain lundi encore sous le choc et une nuit
sans sommeil a détailler les évènement pour
comprendre ce qui s'est passé...! je pose 3 jours de congés
pour me remettre et remettre de l'orde dans un bateau sans dessous
dessus ...."forcément il avait pris l' habitude
d' être à l' envers" ..... comme dirait Bourvil
!
Dominique grâce au pneumatique de son fils
m' aide à ramener à petite vitesse le bateau au chantier
Caudard à Vannes. La sortie est gâchée par une
pluie fine qui sans prévenir commence à tomber dès
la mise à l' eau ...... après un repas offert pas
Pascale. Anne pour la deuxième fois en deux jours vient à
notre secours en fin d' après midi avec des vêtements
secs et chauds ! Que feraient-on sans vous mesdames !
Le mardi midi, par un temps radieux le bateau est
gruté et posé sur sa remorque !
Le mercredi soir le bateau a presque retrouvé
sa ligne habituelle. Le beau soleil nous permet de sécher
presque tout sauf les coussins en mousse des banquettes qui rincés
et rerincés à l'eau douce....sèchent toujours
!
Les assurances !!
- Je place cet aspect mercantile à la fin
de l' article mais il faut bien en parler. Je vous conseille de
relire votre contrat d' assurance. Vous constaterez que :
- Au total, le remboursement de votre assurance
restera plafonné à la valeur vénale de
votre bateau ! Attention donc au coût des interventions
extérieures. A titre d' exemple, l' intervention de
la SNSM est gratuite pour sauver les hommes mais payante à
l' heure passée pour le sauvetage du matériel.
Cette intervention bien que coûteuse le sera pourtant
beaucoup moins que celle d' une entreprise spécialisée.
En 2004, une heure d' intervention SNSM est facturée
200 € soit : 1 000€ au total pour mon chavirage.
- le mât et le gréement - ce qui
casse - est très mal assuré. Mon assurance,
tout risque de la MAIF, applique pour le mât une décote
de 10% l' an. Mon bateau étant de 1968, j' ai demandé
à l' expert ...combien je devais ? , un homme sympathique
au demeurant mais qui fait son métier !!. Il m'a
laissé en fait un remboursement de 20% sur le mât
alu d' origine et 70% sur le gréement mieux remboursé.
- Tout ce qui est solidaire de la coque est
bien remboursé mais la casse y a été
particulièrement réduite malgré les efforts
extrêmes encaissés !.
- Les équipements et matériels
qui ne sont pas en lien direct avec le bateau sont pris en
charge pour ma part dans un autre contrat. Encore une franchise
qui passe...! Mon sac étanche était ouvert bien
sûr...je ne sais pas encore comment seront remboursés
: mon appareil photos numérique, les portables, les
polaires ....que nous avons perdu.
- Le moteur rangé dans la cabine n'
est pas parti au fond. Sur les conseils du pompier, a mon
retour à la maison, je l' ai immédiatement plongé
dans une grande poubelle remplie d' eau douce. Il a pu ainsi
attendre l' intervention du mécano le lendemain (il
a rempli d' huile les cylindres à ce que j' ai cru
comprendre). Par contre la partie électrique est a
priori morte. Là aussi la valeur vénale du moteur
est prise en compte pour calculer le montant maximum à
rembourser.
Au total je ne sais combien me remboursera l' assurance
mais il faut savoir que ce ne sera pas une bonne affaire !
Les leçons à
tirer de cette histoire sont nombreuses :
- le dc20 continue à flotter même
complètement retourné, c'est indéniablement
un facteur de sécurité pour un croiseur côtier
!
- il est heureux que cet incident se soit passé
par beau temps dans le Golfe en pleine régate .... car
les secours étaient sur place. En pleine mer, la partition
à jouer n' aurait pas été du tout la même.
Je disposais d' une VHF portable étanche dans les équipets
du cockpit ... et c' est bien sûr la première chose
qui a coulé. Il faut donc impérativement la fixer
et faire en sorte qu 'elle puisse rester accessible en cas de
retournement du bateau. Idem pour le GPS portable étanche.!
Ces deux équipements peuvent vous sauver la vie en vous
permettant de prévenir les secours et vous localiser rapidement
mais s' ils sont au fond ...cela ne sert à rien
------------------->Pouvoir PREVENIR
LES SECOURS POUR SAUVER LES HOMMES ! C' EST CELA L' IMPORTANT !!
Anticiper donc le plus possible cet aspect des choses.
- les gilets doivent être passés.
Nos gilets auto gonflables se sont déclenchés dans
la cabine retournée ...cela nous faisait une belle jambe
lorsque nous étions sur la coque.
- l' équipage doit
se roder au bateau et à l' utilisation du spi en particulier,
en dehors des régates. Malgré les meilleures intentions
du monde, on se laisse facilement entraîner par l' ambiance,
les manoeuvres s' accélèrent et les consignes ne
sont plus forcément aussi sereines qu' elles le devraient.
La retenue de spi devenue écoute après un empannage
doit immédiatement être libérée (ce
que nous savons tous bien sûr mais ... ! ).
- les articles que j' avais lu sur le bateau m'
indiquaient que le DC20 est un bateau assez sûr. Avec le
recul, je suis persuadé que c' est vrai. Lorsque l'
on vient du 590, la sensation de stabilité est d'ailleurs
très grande sur le DC20. Mais ce bateau bien toilé,
conçu pour les plans d'eau abrités, conserve malgré
sa taille les réactions d'un véritable dériveur
, il est vif, accélère au moindre souffle..... enfin
tout ce qui fait l' intérêt de ce type de bateau
!!. En contrepartie, la vigilance doit rester de mise car la stabilité
initiale du bateau est trompeuse et sur un bateau sportif, les
fautes se paient plus vite que sur un bateau plus pépère
!
- Le départ au lof doit pouvoir être
contré rapidement par un lâché d' écoute
de spi ou de drisse ( je n' ai pas pensé à
la drisse faute d' avoir anticipé ce risque suffisamment).
Bien évidemment l' écoute de spi doit le plus possible
être tenue à la main mais nous devons dans certains
cas la fixer temporairement. Les taquets coinceurs me paraissent
alors impératifs. J' en avais posé sur mon 590 et
les départs au lof ne m' ont jamais posé de gros
problèmes car le temps de réaction avec ce type
de taquet est très rapide et peut se faire à distance
!! . Je vais d' ailleurs re positionner les winchs du DC20
pour faciliter l' implantation des taquets coinceurs et .....assurer
une place plus confortable à l' équipier (ière)
à la gîte cf article à venir dans rubrique
"trucs ").
- Sur ce type de bateau dériveur à
gréement fractionné, le spi doit être positionné
à sa place, c' est à dire au dessus de l' étai
et non en tête comme il l' était curieusement sur
mon nouveau bateau. Le risque pris avec cette adaptation qui élève
exagérément le centre de gravité du bateau,
n' est pas en proportion des places éventuellement gagnées...
en régate. (C 'était une des première
modification que j'avais prévu d' apporter au bateau cet
hiver... j' aurai tout le loisir de la faire maintenant..!)
Dégréer en tout les cas le bateau
pour permettre son retournement !
- Lorsque le bateau rempli d'eau est encore couché,
après avoir alerté les secours, il faut fixez le
plus rapidement possible en tête de mât un engin flottant
- le plus gros possible - pour contrer la tendance au retournement
complet du bateau.
- Si vous êtes à proximité
du rivage, vous pourrez ainsi ramener votre bateau sur une
plage, sans casser votre mât ... l' enlèvement
des voiles et l'assèchement du bateau sont à
l'évidence plus faciles lorsqu'on a pied... !.
- Si vous êtes loin du rivage, le fait
que votre mât soit à l'horzontale, vous permettra
de dégréer plus facilement votre bateau. Je
précise que lorsque le bateau est vraiment à
l' envers la plupart des voiles sont inaccessibles sauf pour
les plongeurs !
- Si vous n'avez pas pu ramener
le bateau à terre, la remise à
l' endroit du DC20 rempli d' eau n' est possible que bateau dégréé
et avec une vedette de très forte puissance. N' imaginez
surtout pas qu'en montant sur la dérive vous pourrez agir.
Le DC20 n' est pas un 420 !!. De plus la dérive fonctionne
dans les deux sens, elle sera très certainement repartie
dans son logement. Seul le petit saumon de quille apparaît.
Si votre dérive reste visible, ne l' utilisez pas pour
y fixer le bout servant à retourner le bateau. Je suis
persuadé que la dérive pliera sous l' effort et
causera des dégâts très importants au puits
de dérive ...alors vaut mieux s' en dispenser !.
- Dans l'attente de l'arrivée des secours
si vous êtes loin du rivage, n' hésitez pas à
préparer le plus possible le bateau : la priorité
: libérer les écoutes encore au taquet ( coupées
les si nécessaire) et dégréer les voiles,
le spi en particulier !!. Ensuite si les premiers essais de retournements
avec la vedette s'avèrent infructueux, il vous faudra démater
et là c'est une autre affaire !. Il faudra déclipser
les ridoirs ou couper les haubans ( la cisaille devrait être
dans tous les bateaux d'assistance et d'organisation de régate
) et sortir le mât de son pied de mât. Pour ce
faire vous devrez dévisser l' écrou et chasser le
boulon de fixation ... ce qui n'est pas une mince affaire sans
l' aide de plongeurs ( J' envisage de fixer un écrou à
oeil de grande dimension pour faciliter cette opération
et éviter l' usage de la clef à molette ..!).
-
Si je devais résumer
encore ce qui est important, je dirai que :
- ce risque n' arrive pas qu 'aux autres,
- le DC20 ou le 590 sont des dériveurs
et comme tous les bateaux, ils peuvent se coucher complètement
!
- Mât dans l'eau, l'eau entre
à grands flots dans la cabine par le côté
de la descente, largement ouverte. Cette large ouverture est
un avantage certain en navigation plaisir mais elle n'est
pas sans risque !
- Vous devez anticiper le plus possible
tous les aspects de la question.
J' espère que cet article vous
sera utile.
ALAIN |