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"le montage d' un emmagasineur pour un 590 lanaverre"
L' article intitulé l' emmagasineur contre
l' enrouleur ( cf rubrique accessoire), a fait la part belle à
l' emmagasineur. Le présent article vous propose le montage
de ce petit accessoire au combien pratique ...! Comme
d' habitude, quelques photos illustrent l' écrit car "une
photo vaut mille mots d' explication" ..!.
Rappel : le génois sur
emmagasineur est tenu uniquement par les points de drisse, d' amure
et d' écoute. Il n'y a plus de mousquetons pour maintenir
la voile sur l' étai. Le guindant de la voile d' avant étant
libre, il faut pouvoir l' étarquer fortement. Je
rappelle qu' un seul cm de mou dans la drisse entraîne une
flèche de 10 cm au milieu de votre guindant de génois.
Le génois s' enroule autour de son propre guindant
qui doit être muni d' un câble d' acier. C' est la "draille"
de guindant qui supporte l' étarquage de la voile et non
le tissu de votre voile.
Le principe d' utilisation est simple,
- Lorsque vous installez votre génois,
il doit être enroulé sur son guindant. C' est la
traction sur l' écoute de génois qui déroule
votre voile et provoque l' enroulement du bout dans la cage de
l'emmagasineur ......Voile déroulée vous pouvez
naviguer !!!!.
- Lorsque vous voulez
enrouler votre génois, il suffit alors de tirer sur le
bout stocké dans la cage de l'emmagasineur pour provoquer
l' enroulement de la voile autour de son propre guindant.
C' est donc effectivement tout simple ...encore
fallait-il y penser..!
Pour faciliter les manoeuvres d' enroulement
et de déroulement, les mousquetons
des points de drisse et d' amure livrés avec l' enrouleur,
permettent une rotation à 360° sans friction.
La cage de l'emmagasineur doit pouvoir stocker
une longueur de bout au moins égale à celle de la
bordure de votre génois. j' ai opté pour un bout de
3 mm compte tenu du diamètre de mon emmagasineur : 75 mm.
Un bout un peu plus épais serait souhaitable ...! ce qui
vous amènera à opter pour emmagasineur de 85 mm !.
L'emmagasineur que j' ai monté est celui d' un dériveur.
Il suffit amplement pour le 590. Son prix est 100 € environ
valeur 2004.
Comment monter cet accessoire ?.
A priori rien de bien difficile, il suffit de fixer
le mousqueton de drisse sur le point de drisse et la cage de l'emmagasineur
au point d' amure. C' est bien sûr la théorie car en
pratique .... comme toujours ....quelques modifications s' imposent
!! :
- Avancer le point de fixation de l' étai
: la fixation d'origine sur le pont du point d' amure
est trop proche de la base de l' étai. Pour ne pas modifier
l' emplacement de votre point d' amure, vous devrez avancer de
4 cm le point de fixation de l' étai afin que la voile
puisse s'enrouler librement sans toucher l' étai. L'étai
étant un peu plus long compte tenu de son nouveau point
d'ancrage, vous devrez peut être changer votre ridoir si
ce dernier n'est plus assez long. Remarque
: la modification du point de fixation de l' étai n' a
pas de conséquence en navigation car la tension du gréement
est entièrement reprise par le guindant du génois
dont les points de fixation n' auront pas été modifiés.
Pour les 590 dotés d' une bâille
de mouillage, vous pouvez aussi fixer comme sur Crusoë,
le 590 du Commodore, votre emmagasineur à l' intérieur
de la bâille. Votre point d' amure sera ainsi positionné
au raz du pont ..!!
- fabrication d' un écarteur d'
étai : l' étai et
la drisse de génois se rejoignent sur le mât, à
2 mètres de la tête de mât. Voile hissée,
le point de drisse est très proche de l' étai et
la voile n' a pas suffisamment de place pour s' enrouler librement
autour du guindant : conséquence logique, votre génois
s' enroule autour de l' étai ... et c'est
le sac de noeuds ...ce qui n' est pas vraiment ce que vous voulez
!, vous devrez donc écarter
l' étai du guindant de votre voile d' avant.
L'écarteur d' étai a cette fonction.
Je rappelle qu'en navigation l' étai est mou car c' est
le guindant de la voile d' avant étarqué à
fond qui se substitue à l' étai en reprenant la
tension du gréement vers l' avant.
Pour fabriquer l'écarteur, il n'y a pas de règle
seul le résultat compte, j'ai utilisé pour
ma part deux morceaux de latte de
voile en fibre de verre de 8 cm de
long et un petit mousqueton plastique de dériveur (il
sert habituellement à fixer le foc sur l' étai,
ce mousqueton coulisse sur l' étai). Avec
quelques
boulons de petite taille, j'ai fixé les
morceaux de latte sur le mousqueton plastique et
le mousqueton de drisse livré avec l'emmagasineur (
rotation 360°) .
---------->
Ainsi lorsque vous hissez votre génois, l'écarteur
repousse l' étai et permet l' enroulement sans problème
du génois.
- faire cheminer votre drisse de génois
à l'extérieur du mât afin de pouvoir utiliser
un palan :
La drisse de génois du 590 chemine l'intérieur
du mât. Dès lors, vous ne pourrez étarquer
correctement votre drisse sans modification. Deux options se
présentent à vous :
- soit poser un winch sur le toit de la
cabine, un peu comme tous les bateaux modernes (
ce winch n'existe pas d'origine sur le 590);
- soit faire cheminer votre drisse de génois
à l'extérieur du mât afin de pouvoir
utiliser un palan.C'est cette dernière solution
que j'ai choisie.
Pour ce faire, j'ai colé - vissé
une cale en bois sous la poulie de renvoi de la drisse en haut
de mât afin que la drisse ne soit plus dirigée vers
l'intérieur du mât mais juste sur le devant le mât.
La cale mesure 4 cm de large et 7 cm de long. Je l'ai découpée
en biseau dans l'épaisseur afin qu'elle épouse l'angle
de la ferrure de fixation de la poulie et de l'étai, ce
qui donne 1.3 cm d'épaisseur sous la poulie, l'autre extrémité
venant effleurer le mât.
- un palan pour étarquer votre drisse
de génois : votre drisse de génois doit
maintenant pouvoir être étarquée à
fond par le haut afin que votre guindant soit le plus rectiligne
possible. Je rappelle qu' il n'y a plus de mousqueton
permettant de fixer le guindant du génois sur l'étai.
Un palan vous est nécessaire pour parvenir au résultat
escompté et reprendre les quelques centimètres de
mou qui font la différence. Le palan se fixe en pied de
mât et sur la drisse (Il
faut que le point de fixation en pied de mât soit très
solide) . J'ai noué sur la
drisse un mousqueton une main sur lequel vient se fixer le palan.
Pour déterminer la hauteur du mousqueton,
rien ne vaut l' essai grandeur nature voile hissée ! :
- Un palan d'étarquage très
puissant. Sur le bassin, j'ai constaté que l'usage
était au petit palan six brins. J'ai utilisé ce
palan. J' étais obligé de m' arracher les mains
pour tendre mon guidant et malgré cela je n' étais
pas satisfait du résultat car sous voile dès que
le vent montait mon génois faisait une belle banane peu
propice à un près correct. Une démultiplication
supplémentaire est préférable pour faciliter
la manoeuvre. J'ai fini pour ma part, par opter pour un palan
de GV. Là, plus de problème pour étarquer
sans effort !!. . Le palan fixé en arrière du pied
de mât ne gêne en rien le passage du foc au virement
de bord. Il est de plus directement accessible et réglable
en navigation. Ce type de palan est incomparablement plus puissant
que le petit palan six brins que j' utilisais au début
et le résultat est sans comparaison. Autre souci, l'esthétique....j'avais
un peu peur qu' il fasse assez "mastoque" en pied de
mât. En fait, il n'en est rien !. Là non plus, il
n'y a pas de règle, l' important est de pouvoir étarquer
très fortement.
- Le renforcement du point d' amure est
indispensable : la forte tension
du guindant de génois n' est pas sans conséquence
car quelques précurseurs ont vu leur pont avant se fissurer
ou se soulever ...!. Pour éviter ce désagrément...!,
j'ai relié l' anneau d' accrochage de la remorque - accessible
à l' intérieur de la cabine - et le point d' amure
du génois, par un ridoir comme déjà indiqué
dans l' article de la même rubrique " Comment éviter
le soulèvement du pont avant".
- Un cheminement aisé du bout de
l'emmagasineur : Ce cheminement
doit être net pour que la manoeuvre d' enroulement de la
voile puisse se faire sans difficulté du cockpit. Lors
de mon escale à Arès, j'ai constaté que l'
imagination des propriétaires était sans limite
: sur le pont avec quelques poulies, dans le renfort de jonction
entre la coque et le pont...! . J'ai choisi pour ma part un retour
simple à plat pont avec un guide et une poulie. Un
taquet coinceur fixé en limite de cabine et de cockpit
permet de maintenir tendu le bout de l'emmagasineur lorsque la
voile est enroulée. Ceci évite le déploiement
accidentel de la voile.
- Des mousquetons en lieu et place des
goupilles : Pour réduire
le temps de mise en oeuvre de la voile d'avant, j'ai remplacé
le système de goupilles livré d' origine sur les
mousquetons 360° de l'emmagasineur par des mousquetons une
main. Cette modification est très efficace et me permet
de ranger rapidement ma voile toute enroulée dans la cabine
après chaque sortie...!
Avec un peu de recul, il est clair que
je ne pourrais plus me passer de l'emmagasineur. C' est vraiment
un plus, tant pour la navigation en solitaire ( le départ
et l'arrivée au mouillage par vent fort posent beaucoup moins
de problèmes), la régate (enroulement et déroulement
très rapides du génois sont possibles sans avoir besoin
d' aller à l' avant du bateau)..... que pour la navigation
en famille, ma femme, comme dit Colombo..! est
vite devenue une inconditionnelle de ce petit accessoire qui fait
vraiment la différence..!.
Alors, vous
aussi, n ' hésitez plus à franchir le pas ! l' investissement
100 € environ, vaut vraiment le coup !!
Vous pouvez cliquer sur "photos"
pour accéder, si ce n' est fait, aux photos explicatives
du montage ou "emmagasineur"
pour lire l' article "emmagasineur contre enrouleur" ou
encore "soulèvement
du pont avant" l'article signé henry
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Alain
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